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Pourquoi pas un revenu minimum garanti?

  -  AFM Vice President from Canada

in English

par Alan Willaert, vice-président de la FAM pour le Canada

Nous sommes en avril 2018 et Frédéric (nom fictif), de Hamilton, s’est qualifié pour le projet pilote de l’Ontario portant sur le revenu de base. Handicapé, il ne pouvait compter jusque-là que sur le Programme ontarien de soutien aux personnes
handicapées pour payer son loyer et ses autres dépenses courantes; il faisait appel aux banques alimentaires pour se nourrir. Ce projet pilote a considérablement rehaussé son niveau de vie, et sa santé s’est grandement améliorée parce qu’il mangeait mieux. Peu après l’élection du gouvernement Ford, le programme a été aboli. Quelques semaines plus tard, Frédéric est décédé.

À Brantford, en Ontario, Marie (nom fictif) peinait à survivre avec les prestations de personne handicapée et l’aide des banques alimentaires. Elle ne pouvait pas travailler en raison de sa cécité, et son chien de service lui était essentiel pour garder une certaine autonomie. Toutefois, le programme dont elle dépendait ne couvrait pas les frais de soins vétérinaires ou de médicaments pour l’animal, du moins pas jusqu’à ce qu’elle se qualifie pour le projet pilote sur le revenu de base.  Mais lorsque ce programme a été abruptement interrompu, elle a dû renoncer à garder son chien et au degré d’autonomie qu’il lui procurait.

Carole (nom fictif), fuyant une situation de violence conjugale, a été accueillie dans un refuge d’urgence avec son nouveau-né. Elle devait à tout prix conserver son anonymat pour éviter que son ex-conjoint ne puisse la retracer. C’est le projet pilote qui lui a donné la sécurité dont elle et son enfant avaient besoin, car demander les prestations pour son enfant l’auraient exposée. La disparition du programme l’a jetée à la rue et dans la vulnérabilité la plus complète. 

Ce sont tous des exemples horribles des défaillances de notre filet social. 

Ironiquement, c’est le 40e anniversaire cette année de la Recommandation relative à la condition de l’artiste, formulée lors de la vingt-et-unième session de l’UNESCO, à Belgrade. Bien que le Canada en soit devenu signataire en 1980, ce n’est qu’en 1995 qu’elle a été mise en œuvre au pays. Ce fut le premier pas vers la reconnaissance de ce qu’il en coûte pour être des artistes, de la nature particulière des activités de ces derniers ainsi que du caractère aléatoire et des brusques fluctuations de leurs revenus. Cela dit, rappelons que, selon l’UNESCO, la valeur des arts dans le monde représente plus de 2,3 billions de dollars américains. Pourtant, selon une perception absurde et inconsidérée du public, l’idée que l’artiste meure de faim demeure juste. 

Bien que le Statut de l’artiste ait permis d’introduire la négociation collective au plan fédéral pour les artistes, les gains obtenus sont généralement annulés par les lois provinciales qui, elles, favorisent les employeurs. Lorsque la COVID-19 a mis à nu la fragilité et la précarité du travail des musiciens, il y a eu, il faut le reconnaître, une réponse incroyablement rapide du gouvernement suivie d’un rajustement de la Prestation canadienne d’urgence (PCU). Étant donné que 98 pourcent des artistes sont des travailleurs autonomes et non des employés salariés, et ne peuvent donc pas demander l’assurance-emploi, c’était une question de survie. 

D’après nos informations, le gouvernement ne prolongera pas la PCU indéfiniment. La rumeur veut qu’il tente plutôt de créer un mécanisme qui permettra d’aider ceux qui en ont vraiment besoin tout en incitant les autres à retourner travailler. Cependant, il est extrêmement clair depuis le début que les artistes seront les derniers à retrouver un semblant de normalité au travail, et mettre fin à la PCU pour encourager ses bénéficiaires à chercher du travail n’est pas une réponse adaptée à leur situation. 

En prévision de ces possibilités ingrates, la Fédération canadienne des musiciens participe très activement à des discussions avec les autres syndicats, les guildes et un ensemble d’organisations partageant le même esprit, de même qu’avec des personnes en vue qui se préparent à mettre de l’avant l’idée d’un revenu minimum garanti. Ce dernier remplacerait d’autres types de subventions individuelles telles que l’assurance-emploi et le Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées, mais sans remplacer les structures existantes de subventions pour les organismes artistiques, qui doivent continuer d’être soutenus. Les détails de cette recommandation restent à préciser, mais nous avons appris qu’un nombre significatif de membres du Sénat sont favorables à l’idée.

Tout comme une mère monoparentale qui essaie de couvrir ses dépenses de garderie, d’épicerie et de loyer en tenant trois emplois ou plus, mal payés et à temps partiel, dans l’industrie des services, les artistes au Canada font face à des défis lorsque le travail se fait rare ou disparaît, comme maintenant. De fait, les artistes incarnent la définition même du travailleur précaire et ont inventé la soi-disant « gig economy », l’économie fondée sur la pige. Plusiers modèles seront sûrement considérés, par exemple l’assurance-emploi obligatoire pour tous, les artistes de même que ceux ou celles qui les engagent devant y contribuer sur chaque engagement. Peut-être qu’une meilleure option émergera, une option durable et équilibrée, mais dont le fonctionnement serait simple. D’ici là, toutes les possibilités sont sur la table.

Pour savoir comment l’initiative canadienne sur le revenu minimum garanti est perçue dans le monde, rendez-vous à l’adresse suivante (en anglais) : https://rb.gy/rchlgm.







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