L’OMOSC réagit à la crise de la COVID-19

March 30, 2020

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par Robert Fraser, président de l’OMOSC et membre de la section locale 247 (Victoria, C.-B.)

Au moment d’écrire ces lignes, il y a exactement une semaine que mon orchestre, le Victoria Symphony, a annulé un concert à un peu moins de quatre heures d’avis. C’était le soir du 12 mars. Déjà à la fin de cette semaine-là, tous les 21 autres orchestres membres de l’Organisation des musiciens d’orchestre du Canada (OMOSC) lui avaient emboîté le pas et publié des avis d’annulation de concerts. La semaine qui a suivi m’a semblé passer en un clin d’œil et durer une éternité en même temps.

Il m’est difficile d’écrire cette chronique pour deux raisons. L’une est évidente : un scénario où non seulement tous les orchestres du pays suspendent leurs concerts, mais où toute musique devant public cesse en l’espace de quelques heures a quelque chose de tellement impensable que j’ai de la difficulté à organiser ma pensée et à l’exprimer. L’autre, c’est que cet article mettra sûrement deux semaines avant de vous parvenir sur vos écrans et encore plus longtemps si vous attendez la version imprimée. Je n’ai aucune idée de ce qui va se produire entretemps, et je crains que mon propos ne soit alors dépassé ou prenne des allures de fausse spéculation.

Ce que je peux vous dire pour le moment, c’est que je suis très fier de la réponse immédiate des délégués et des dirigeants de l’OMOSC. Dès que cette crise a commencé à se mettre en place, ils sont tous allés en ligne sur notre liste électronique sécurisée pour communiquer les détails de ce qui se passait pour leurs propres orchestres. L’une d’entre eux s’est immédiatement mise à compiler toutes les informations utiles : les nombres de semaines annulées, les cachets et salaires garantis ou non, les orchestres qui offriront des concerts diffusés en ligne en direct et, enfin, le traitement qui sera réservé aux musiciens remplaçants et aux surnuméraires.

La Division des services symphoniques de la Fédération américaine des musiciens a immédiatement institué des appels conférence réguliers avec les présidents des associations de musiciens d’orchestre, et nous tous, les cinq présidents de ces associations, avons fait de même entre nous. Nous restons également en communication avec Orchestres Canada et compilons autant de ressources que possible. Le jour même où j’ai transmis ce texte, le gouvernement du Canada a annoncé une aide économique d’urgence pour les travailleurs qui perdent leur source de revenu, et j’espère qu’au moment où vous lirez ces lignes certains de ces programmes seront déjà en opération.

Je ne risque pas de me tromper en prédisant que quand cette chronique vous arrivera, les ramifications négatives de la pandémie mondiale vous auront laissé plus qu’anxieux, vous serez peut-être même accablé au point de ne plus rien ressentir, même si rendu là nous entrevoyons le bout du tunnel. Actuellement, voici deux choses qui m’aident et que je vous offre.

La première consiste à porter mon attention sur les aspects positifs : la purification de l’environnement à cause des mesures d’austérité, l’effort mondial pour protéger les personnes les plus vulnérables et le fait que dans de telles circonstances, les gens se tournent vers les arts, non seulement comme source de réconfort, mais aussi pour affirmer haut et fort que passer à travers cette épreuve en vaut la peine. La deuxième chose qui me permet de rester à peu près zen, c’est que nous formons une communauté de musiciens syndiqués. Lorsque je fais le tour de ce qui figure sur mes médias sociaux, que je vois combien les gens sont au rendez-vous pour relever le défi, ça me soutient. Des époux qui donnent des concerts à la maison avec leurs enfants, des confrères qui se portent volontaires pour donner un coup de main dans leur milieu, d’autres qui partagent des informations relatives aux ressources disponibles et, surtout, les paroles amicales qui s’échangent.

J’espère que bientôt nous nous souviendrons de cette pandémie comme d’une période où les musiciens ont refusé d’être réduits au silence, où nous avons résolu d’en ressortir plus forts. En attendant, restez en sécurité et gardez vos canaux de communication ouverts et actifs.

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