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2020 : Se battre pour le droit de gagner sa vie

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 Alan Willaert, vice-président de l’AFM pour le Canada

Au cours des derniers mois, notre président, Ray Hair, et d’autres ont consacré de nombreux articles aux négociations relatives au cinéma et à la télévision, qui viennent de reprendre encore une fois à Los Angeles; mais nous ne dirons jamais assez l’importance de la ronde actuelle. Ce qui est en jeu, ce sont les paiements résiduels pour l’« utilisation dans les nouveaux médias », la forme de diffusion qui a pris le pas sur les autres comme mode de consommation pour le futur. D’un côté, il y a l’industrie, qui  refuse de céder même une minuscule parcelle de ses profits faramineux, tout simplement parce que la cupidité des grandes sociétés est une réalité. De l’autre, il y a les musiciens qui travaillent pour les films et les émissions de télé, qui envisagent l’avenir avec inquiétude.

Les musiciens ont fait leurs devoirs. Ils savent que la diminution des budgets consacrés à la musique se traduit par un recul du travail syndiqué, les compositeurs étant forcés de travailler au noir, d’enregistrer à l’étranger ou de ne produire qu’avec des logiciels. Comment donc permettre aux musiciens de gagner leur vie de façon décente? La réponse simple, c’est que les redevances doivent être liées aux revenus en aval : une portion des recettes générées par la distribution, les abonnements ou les revenus publicitaires doit être versée aux musiciens.

Certaines rondes de négociations passées se sont révélé des pétards mouillés, mais ce n’est pas le cas cette fois. Les musiciens sont mobilisés et impatients de participer tant aux négociations qu’aux activités visant à recueillir l’appui du public. Il est inspirant de les voir se déplacer en si grand nombre avec leurs instruments pour participer aux rassemblements. La tournée en autobus, lors de laquelle des musiciens livrent des prestations énergiques devant les demeures des dirigeants de l’industrie tôt le dimanche matin, est tout simplement fantastique. La partie est encore loin d’être gagnée, mais ces musiciens, qui sont déterminés à se faire entendre, ont su capter l’attention des gros bonnets de Hollywood.

Bien entendu, Los Angeles n’est pas le seul milieu où la révolution numérique fait des ravages. Récemment, à l’émission Sunday Edition sur les ondes de CBC, Matt Zimbel, de la Guilde des musiciens et musiciennes du Québec (section locale 406, Montréal), a tenu les propos suivants : « L’ère numérique nous a fait deux « cadeaux » : la technologie utilisée pour écouter la musique sonne mal, et nos œuvres n’ont plus de valeur monétaire. »

Sur un ton empreint de sarcasme, Matt a ensuite entrepris d’expliquer à un ami que l’industrie du disque engendre beaucoup plus de profits que celle du cinéma et de la télévision : « La semaine dernière, j’ai reçu mon relevé de redevances pour une série télévisuelle que j’ai créée et produite. La série a coûté 1,2 million de dollars et elle est sur YouTube depuis un an. Combien est-ce que j’ai reçu en redevances pour ces 12 mois? Êtes-vous bien assis? Un cent. Au singulier. Pas de « s ». Un cent! Par ailleurs, j’ai reçu le relevé de redevances pour notre 11e CD. Pour trois mois, nous avons reçu un gros cent. Mais c’est seulement pour trois mois. Pas besoin d’un MBA pour comprendre à quel point l’industrie de la musique bat tous les records de profits! »

Puis, son constat de la réalité : « Nous dominons les palmarès. Nous faisons salle comble, soir après soir. Les mentions J’aime se comptent par millions. Suivez-moi sur Insta – nous sommes en feu! En réalité, la maison est en feu. Nous n’arrivons pas à survivre. »

Ajoutez à ce triste constat la lettre signée récemment par plus de 200 musiciens – dont la plupart sont des membres de longue date de la Guilde – pour demander au gouvernement du Québec d’agir afin qu’ils reçoivent une rémunération juste des services de diffusion en continu comme Spotify, et il devient clair que la situation ne peut plus durer. Aux États-Unis, l’industrie musicale a enregistré des profits de 5,4 milliards de dollars pendant les six premiers mois de l’année seulement. Entre-temps, Spotify verse aux artistes 0,004 $ par diffusion en moyenne. Et qu’en est-il des musiciens qui ne sont pas des têtes d’affiche au Canada? Ça ne vaut même pas la peine d’en parler.

Cela dit, il semble que 2020 sera l’année où des musiciens mécontents du traitement dont ils sont l’objet mettront leurs chapeaux de syndiqués et lanceront un mouvement collectif pour redonner aux acteurs de l’industrie ce que la technologie et les grandes sociétés leur ont volé : le droit de gagner leur vie.

Je profite de l’occasion pour souhaiter à tous nos membres au Canada et aux États-Unis un temps des Fêtes empreint de paix, et de grandes réalisations en 2020.







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